Plus de 3,9 milliards de personnes habitent en ville et selon l’OMS, 92% de la population mondiale respire un air trop pollué. Alors comment replacer la nature au cœur de nos villes et obtenir une meilleure qualité de l’air pour plus de la moitié de la planète ? Les toitures végétalisées semblent être une solution à cette pollution urbaine. En effet, entre avantages écologiques et économiques, le toit végétalisé mérite sa place !
Bon pour la planète
Dans ce contexte de changement climatique, un toit végétalisé est un atout écologique. Sa mise en place permet une réduction des oxydes d’azote et du CO2, émis en partie par la climatisation. Une étude de Currie & Bass, a montré que si une ville comme Toronto disposait de 109 ha de toitures végétalisées, ce serait environ 8 tonnes de particules polluantes qui seraient supprimées sur une année.
Grâce à la végétalisation des toitures, la biodiversité reprend elle aussi peu à peu sa place. La faune et la flore se développent alors progressivement avec l’apparition de nombreuses espèces en voie de disparition. C’est le cas par exemple pour les invertébrés qui ont un rôle écologique majeur en tant que pollinisateurs et prédateurs.


D’autre part, les toitures végétalisées permettent d’atténuer la création d’îlots de chaleur en ville. En été, on constate des températures de 5 à 10 °C supérieures à celles des campagnes voisines, selon les études du Heat Island Group. Cela est dû à l’urbanisation avec la fabrication de routes et de bâtiments qui absorbent la chaleur et la restituent. Un toit végétalisé va lui réfléchir une grande partie de cette chaleur et des rayons UV et évite donc le réchauffement des bâtiments et l’air de nos villes. Cela permet également de limiter l’usage de climatisations, qui par définition, réchauffe l’air extérieur. Enfin, l’humidité dégagée par les plantes en été va refroidir l’air. Grâce à cela un toit végétalisé peut atténuer cette situation « d’îlot thermique » dans un rayon de 150m, toujours d’après la même étude.
Bon pour le porte-monnaie
Dans cette démarche de régulation de la chaleur, le toit végétal est un très bon isolant thermique. L’été, il permet de garder la fraîcheur dans les habitations et l’hiver, il maintient la température ambiante. Comme le confirme l’étude Oberndorfer, Lundholm, & Bass menée en 2007, suite à la végétalisation d’un des immeubles de Madrid, les coûts de climatisation ont diminués de 25 % au dernier étage, puis de 9 %, 2 % et 1 % aux étages inférieurs.

De plus, une toiture végétalisée permet d’éviter des travaux de rénovation. En effet, elles forment une protection contre les agressions et les intempéries, tels que les rayons du soleil, l’eau stagnante ou encore la variation de température journalière. D’après Kosareo & Ries, en 2006, en végétalisant une toiture, on peut étendre sa durée de vie à 50 ans contre 15 ans pour une toiture nue.
Bon pour vous
En plus de vous garantir une température agréable toute l’année, un toit végétalisé est un isolant phonique intéressant. On peut voir une nette réduction des nuisances sonores dans les habitations dotées d’un toit végétal. En 2004, une étude menée par Dunnett & Kingsbury, près de l’aéroport de Francfort, a mesuré une diminution des nuisances sonores de 5 décibels (soit environ 25 % de réduction) après la pose d’un toit végétal. En cas de fortes pluies ou de grêles, les bruits seront également réduits.
Aujourd’hui, de nouvelles solutions émergent.
Certains toits végétalisés ne demandent aucun entretien. Alors même si le coût d’achat d’un toit végétal peut sembler plus coûteux qu’un toit classique, il faut penser au long terme. Les économies d’énergies réalisées et l’allongement de la durée de vie de la toiture, en fait un investissement rentable ! Et vous faites en même temps, un geste pour la planète et votre bien-être !